Page:Barthélemy-Saint-Hilaire - Métaphysique d’Aristote, tome 1, 1879.djvu/213

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a fait la remarque, le premier. A cet égard encore, on peut affirmer que la Métaphysique est une science comme toute autre ; elle s’enseigne ; et ce qui le prouve, c’est la constitution des écoles philosophiques, où les disciples apprennent ce que le maître peut avoir découvert ou observé. Seulement, les choses ne se développent point tout à fait dans la philosophie comme ailleurs ; les générations n’accumulent pas d’observations nouvelles, qu’elles puissent joindre aux observations antérieures, procédé des sciences ordinaires. En philosophie, chaque génération reprend l’œuvre pour son propre compte ; ou pour mieux dire, ce ne sont pas même des générations, ce sont des individus. Chaque philosophe fournit une carrière qui lui est personnelle. Tout au plus, peut-il mettre à profit l’exemple des prédécesseurs pour s’éviter quelques faux, pas, ou pour aplanir sa route ; il doit la parcourir, comme si jamais elle n’eût été parcourue par personne avant lui. Mais c’est ici que les détracteurs de la philosophie croient l’accabler et qu’ils triomphent. Du moment