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Page:Barthélemy-Saint-Hilaire - Métaphysique d’Aristote, tome 1, 1879.djvu/218

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être pas très neuve, et l’on pouvait la restituer à Locke et à l’École Écossaise, qu’on prenait pour guides. Mais cette réforme devait réussir moins encore que celle de Kant. Notre siècle a eu le bon esprit de ne pas s’y laisser prendre. Tout en pensant que la philosophie est une science, il a très bien senti qu’elle ne peut pas être une science naturelle, au sens habituel de ce mot, et qu’elle périrait tout entière, si on la soumettait à des conditions qui l’altèrent essentiellement.

Dans les sciences naturelles, le contrôle est toujours possible. L’.objet extérieur que chacune d’elles étudie, ne change pas. Toujours le même dans la nature des choses, on le retrouve dès qu’on veut, avec son immuabilité invariable ; c’est là ce qui permet d’accumuler les observations et de les vérifier. En Métaphysique, au contraire, le philosophe ne peut interroger que sa conscience, sans pouvoir interroger immédiatement la conscience de ses semblables, comme la sienne. Il doit s’en tenir aux réponses qu’elle lui fait ; elles sont valables et infaillibles pour lui : elles peuvent ne pas l’être