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Page:Barthélemy-Saint-Hilaire - Métaphysique d’Aristote, tome 1, 1879.djvu/221

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Discours de la Méthode et dans ses Méditations, plus encore que dans sa Géométrie et dans sa Dioptrique.

Mais dira-t-on, c’est revenir à l’erreur de Protagore, si bien réfutée par Aristote ; à l’exemple du Sophiste grec, c’est faire de l’homme la mesure de tout. Qu’on se rassure ; il n’en est absolument rien ; et si la philoophie devait aboutir à cet absurde et dangereux système, devenu son dernier mot, elle mériterait les anathèmes et les critiques, dont elle a été trop souvent l’objet. Le tort de Protagore n’a pas été de penser que les choses, pour chacun de nous, sont ce qu’elle nous paraissent. Cela est aussi vrai que de dire de chacun de nous qu’il a sa physionomie et son caractère propres. Mais la faute très grave grave de Protagore, c’était de soutenir qu’il il n’y a rien de vrai ni de faux, et qu’on peut en morale tout aussi bien que dans les sciences, adopter indifféremment le pour et le contre. La philosophie est si loin de croire,avec le Scepticisme, qu’on puisse, à titre égal, tout affirmer ou tout nier, qu’elle prétend, au contraire, qu’il existe une vérité