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Page:Barthélemy-Saint-Hilaire - Métaphysique d’Aristote, tome 1, 1879.djvu/222

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éternelle et indéfectible, éclatante, infinie, dont l’homme, quelque faible qu’il soit, peut recueillir des rayons, dont la découverte successive, quoique toujours incomplète, est son privilège et sa gloire, et qui doit servir à éclairer son esprit, et à régler sa conduite dans ce monde, pour qu’il y soit de plus en plus en harmonie avec l’ordre universel, où il a été placé pour l’admirer, et où il vit un instant. L’homme est si peu la mesure des choses qu’il serait bien plutôt mesuré par elles ; sa valeur s’accroît avec l’intelligence qu’il en a ; les plus grands des humains sont ceux qui les ont le mieux comprises. Notre esprit ne fait pas les choses, ainsi que le suppose un idéalisme intempérant ; mais il s’associe à elles, en les connaissant ; et il ne les connaît qu’en l’observant, et en appliquant à cette étude ses facultés presque divines. Sous la doctrine de Protagore et de nos idéalistes modernes, il se cache un orgueil, que la philosophie n’est pas tenue de ressentir. Plus elle pénètre dans les mystères et les profondeurs de la nature, plus elle est portée à déplorer l’infirmité