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Page:Barthélemy-Saint-Hilaire - Métaphysique d’Aristote, tome 1, 1879.djvu/223

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de l’homme, au lieu d’exalter sa puissance, outre mesure. De toutes parts aux prises avec l’infini, le savoir humain s’annule et disparaît, à peu près comme, dans les Mathématiques, toutes les quantités, quelque grandes qu’elles puissent être relativement et entre elles, s’évanouissent, quand on les compare à l’infini, qui les réduit à zéro. L’humilité n’est pas même une vertu pour la philosophie ; c’est une nécessité ; il y a bien longtemps qu’elle s’est dit que, plus on sait, plus on sent tout ce qu’on ignore.

Reste une dernière objection que l’on élève quelquefois au nom de la science contre la philosophie première. Mais celle-là n’atteint pas uniquement la Métaphysique ; à y bien regarder, elle frappe également la Science, qui s’en sert, sans la bien comprendre, et elle la frappe mortellement. Cette objection, qu’on croit formidable, la voici : « L’homme, assure-t-on, ne peut savoir les causes des phénomènes ; il ne peut qu’en constater les lois. » On en conclure que, cherchant par-dessus tout à connaître les