Page:Barthélemy-Saint-Hilaire - Métaphysique d’Aristote, tome 1, 1879.djvu/224

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causes, y compris la cause universelle, la Métaphysique doit, plus docilement encore que les autres sciences, se soumettre à cette décision, qui la ruine et la détruit. Sans la notion de cause, la Philosophie première est sans objet. Aristote ne se trompait pas, quand il attachait tant d’importance à sa théorie des quatre causes ou principes. Mais c’est la science qui se trompe, quand, sur les pas de Hume, elle ne veut voir dans les phénomènes extérieurs qu’une simple succession, et qu’elle nie toute relation de cause à effet. La science ne s’aperçoit pas qu’en d’autres termes, elle rapporte tout au hasard, et bannit de l’univers toute intervention de cause finale. C’est rendre l’univers parfaitement inintelligible.

A cette opinion, qui est si peu scientifique, bien que soutenue par des savants,il faut opposer encore celle de Laplace, un des génies dont les sciences peuvent le plus justement s’honorer. En terminant son Exposition du Système du monde et après avoir célébré Newton, il ajoute : « Des phénomènes aussi extraordinaires ne sont point dus à des causes