Page:Barthélemy-Saint-Hilaire - Métaphysique d’Aristote, tome 1, 1879.djvu/226

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instinctivement cette notion aux phénomènes du dehors, qui, sans cette condition, demeurent absolument inexplicables pour lui. Mais on a réfuté tant de fois déjà, et si victorieusement, le paradoxe de Hume, qu’il est inutile d’insister. Désormais, il est sans autorité auprès de tous les esprits un peu sages ; il faut le laisser, comme un passe-temps et un jouet, aux mains des savants qui croient encore pouvoir s’en servir, tout usé qu’il est. La science antique avait pensé qu’on ne sait une chose que quand on en connaît la cause ; tenons-nous en à cet axiome que rien ne peut démentir, et qui vaut toujours pour nous ce qu’il valait pour les Anciens. La Métaphysique peut, en toute sécurité, se livrer à la recherche des causes, ainsi qu’elle l’a fait et qu’elle doit toujours le faire. Bien qu’il ne soit pas donné à l’homme de savoir la totalité des causes, comme il le voudrait. il en connaît assez sur lesquelles il ne se trompe pas, à commencer par celle qui constitue son libre arbitre. pour être assuré de son pouvoir, et pour repousser les conseils pusillanimes. Refuser