Page:Barthélemy-Saint-Hilaire - Métaphysique d’Aristote, tome 1, 1879.djvu/239

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motifs de se croire, que devient alors la philosophie, elle qui se flatte de ne se fonder que sur la pensée et de ne suivre que la raison ? Elle ne fait donc qu’étudier et analyser un être imaginaire ! Mirage, dont elle est dupe depuis qu’elle est née parmi les hommes ! C’est donc un songe et un nuage qu’elle embrasse, et qu’elle peut encore moins saisir aujourd’hui que dans le passé, qui l’a déjà tant déçue ! La philosophie, la Métaphysique n’existe donc pas ! Il est temps enfin que l’esprit humain renonce aux hochets, qui ont pu amuser son enfance ignorante, mais qui déshonorent son âge mûr !

Par bonheur, c’est la philosophie qui, étant la plus compromise dans cette menace de déchéance, peut aussi opposer le plus péremptoire de tous les arguments à ces contempteurs de l’humanité, à ces partisans de la brute, flattée par eux à nos dépens. Parmi les plus audacieux et les plus aveugles, qui oserait soutenir que la loi morale, qui régit l’homme, se retrouve dans les animaux, qu’elle est en nous, telle que la philosophie la proclame ? Qui oserait se jouer à ce