Page:Barthélemy-Saint-Hilaire - Métaphysique d’Aristote, tome 1, 1879.djvu/34

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Que Pythagore n’ait fait que transporter d’Égypte dans la Grande Grèce ! es mathématiques naissantes, ou qu’il les ait lui-même inventées, c’est un point obscur ; mais ce qui ne l’est pas, c’est que l’école Pythagoricienne a été par-dessus tout une école mathématique. De là, sa grandeur, que les siècles n’ont pas amoindrie ; de là aussi, ses erreurs, que, à certains égards, on peut sans injustice appeler même des rêveries. Au premier aspect des vérités mathématiques, l’intelligence humaine en a été éblouie ; et, comme il arrive trop souvent à notre vue débile, les clartés trop vives ont été remplacées bientôt par des ténèbres.

Sans doute, ainsi que l’ont dit les Pythagoriciens, les Nombres se trouvent partout dans le monde où nous vivons, dans le ciel, que nous contemplons, dans la nature, que nous cherchons à interpréter. Le nombre est à l’état d’unité dans chacun des individus que nos sens perçoivent ; il est à l’état de multiplicité dans les collections que les individus peuvent former, soit dans une même espèce, soit dans des espèces différentes.