Page:Barthélemy-Saint-Hilaire - Métaphysique d’Aristote, tome 1, 1879.djvu/53

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Idées et les entités de l’arithmétique ou de la géométrie. dans le monde mathématique, tout est non seulement immobile, mais impassible ; tout ce que les mathématiques exigent, c’est l’acquiescement de l’intelligence aux vérités qu’elles lui découvrent. En est-il de même pour les Idées ? Et n’agissent-elles pas tout autrement sur notre âme ? En présence de choses belles, ne sommes-nous pas profondément remués ? Ne causent-elles pas en nous un enthousiasme, un amour, qui s’accroît avec leur beauté même ? N’en sommes-nous pas d’autant plus émus qu’elles sont plus belles ? Mais les choses, que nous qualifions toutes d’un même nom en les appelant belles, de quelque genre qu’elles soient, ne sont belles que par le reflet commun de la beauté, qui les fait ce qu’elles sont en tant que belles, et dont elles doivent toutes plus ou moins resplendir, pour recevoir le nom que nous leur donnons. Or, s’il y a manifestement des choses qui sont belles, combien ne doit pas être plus belle encore la beauté dont elles participent, chacune en quelque degré ! L’Idée de la beauté, la