Page:Barthélemy-Saint-Hilaire - Métaphysique d’Aristote, tome 1, 1879.djvu/72

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conçues ; et nous devons le répéter, pour que des critiques aussi autorisées que celles d’Aristote, n’aient jamais l’air d’être acceptées sans protestation.

En voici d’autres d’un genre différent. Aristote, qui a lui-même un système très arrêté et très profond sur les causes et les principes, conteste aux Idées de pouvoir être des causes, de quelque manière que ce soit. Elles ne le sont, ni en tant qu’essence, ni en tant que matière, ni en tant que mouvement, ni en tant que fin. Elles seraient tout au plus causes d’immobilité et de repos absolu ; et alors, Platon ne ferait guère que reproduire les doctrines des Éléates, et de Parménide, sur l’unité et sur l’immobilité universelles. Le Phédon a beau affirmer que les Idées sont causes de l’existence et de la production des êtres, ce n’est pas par l’intervention des Idées que les êtres naissent et se reproduisent. Nous le voyons : c’est un homme qui engendre un homme ; ce n’est pas l’idée de l’homme. En admettant même un instant que les Idées soient des. exemplaires, c’est l’artiste qui produit son œuvre ; elle n’est pas