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SIMILIA SIMILIBUS

dites, il faut plus de temps que cela. Les forts de la Meuse ?…

— Oh ! répond l’Allemand, cette fois nous passons sans cérémonie sur le dos de la Belgique. Le chemin est un peu plus long, mais il n’est pas gardé.

— Mais l’Allemagne est l’un des garants de la neutralité belge ! s’écrie l’interrupteur indigné. Il y a des traités, et le code d’honneur vous oblige à respecter au moins votre signature…

— Allons donc ! dit le général avec un sourire cynique. Pourquoi tant de tralala pour un simple mot : neutralité — « un mot dont en temps de guerre on n’a si souvent tenu aucun compte », — pour un traité, « un chiffon de papier » ![1] Vous savez bien que « nécessité ne connaît pas de lois.»[2] Il faut bien, si nous voulons prendre Paris, sauter par dessus la Belgique et les traités. Eh bien, nous sautons, voilà tout…

  1. Ce sont les paroles mêmes du chancelier Bethmann-Hollweg dans son entrevue du 4 août 1914 avec Sir Edward Goschen.
  2. Le Dr Bethmann-Hollweg au Reichstag, 4 août 1914, excusait ainsi la violation du territoire belge : « Cela est en contradiction avec les prescriptions du droit des gens… Nécessité ne connaît pas de lois.»