Page:Barthe - Similia similibus ou la guerre au Canada, 1916.djvu/171

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Cette organisation se ramifiait jusque dans les prairies de l’Ouest, jusqu’en Colombie Britannique même.[1] On avait vu dans les journaux, il y a quelques années, que le Kaiser avait acheté pour son propre compte des milliers d’acres de terre sur la côte colombienne ; or, on venait de découvrir dans ces mêmes parages une installation de radio-télégraphie qui devait servir à

    d’une impasse adossée au mur d’enceinte du collège de… fut très intrigué d’y trouver les restes d’un appareil de marconigraphie installé sous les combles, il apprit que c’était un Allemand qui y avait habité avant lui. Ce dernier avait disparu après la déclaration de guerre ; on disait qu’il avait été mobilisé.

  1. L’incident suivant, raconté par M. B…, d’Edmonton (Alberta), peint bien l’état d’esprit dans lequel les meneurs de cette agitation souterraine entretiennent leurs affidés :

    « Un jour de mai dernier (1915), ma femme, sans être vue, surprit sa cuisinière, une grosse Allemande, au téléphone en train de donner rendez-vous à une amie pour ce soir-là à leur cercle, pour célébrer, disait-elle, la grande victoire que l’Allemagne venait de remporter en coulant le Lusitania. Il y aura de la bière, ajouta-t-elle, et l’on s’amusera bien. À 5 h. 30, la cuisinière vint demander à Mme B. la permission de sortir après le dîner, pour visiter, disait-elle, une cousine bien malade. La permission fut vite accordée. « Pour vous donner plus de temps à soigner votre cousine, lui dit la maîtresse, vous allez faire vos malles sur-le-champ ; cela vous permettra d’aller ensuite vous réjouir à votre cercle du meurtre épouvantable que votre nation vient de commettre. » Inutile d’ajouter que Gretchen ne se le fit pas dire deux fois. »