Page:Barthe - Similia similibus ou la guerre au Canada, 1916.djvu/173

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commandant le fond n’était pas méchant. Malgré l’état d’exaspération où devaient le pousser tant de mauvaises nouvelles reçues coup sur coup, dès qu’il fut seul il laissa échapper un gros soupir, tout en grommelant entre ses dents :

— Il va donc falloir passer aux instructions numéro deux !

Il n’est pas nécessaire d’avoir lu les ouvrages révélateurs du général Bernhardi pour savoir que dans le militarisme prussien tout est réglé comme papier de musique.

Dans cette rude discipline dont l’origine remonte à la canne du Gros Guillaume, lequel s’en servait habituellement pour fouailler les femmes même en pleine rue, les abréviations comptent, les nombres sont des hiéroglyphes gros de sens. Le lecteur a donc naturellement conclu que, puisqu’il fallait passer au « deux », c’est que le « un » était épuisé, c’est-à-dire qu’il ne suffirait plus de désarmer les habitants et d’interner les notables à titre d’otages.

Quant aux mystérieuses instructions numéro deux, on n’allait pas tarder à voir en quoi elles consistaient.