Page:Barthe - Similia similibus ou la guerre au Canada, 1916.djvu/194

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poigna mon garçon et le fit marcher devant lui en lui assénant des coups de pied. Le pauvre enfant pouvait à peine marcher. Dans la matinée, lorsque les Allemands avaient commencé à tirer dans les fenêtres, il avait été atteint à la jambe par un ricochet de balle. Après le départ de mon mari et de mon fils, les soldats vinrent nous prendre de force, ma fille et moi, et nous forcèrent d’aller au dehors voir le cadavre de leur capitaine. Nous fûmes bousculées dans la rue, sans manteau ni coiffure. Nous dûmes rester là entourées de soldats, et assister à l’incendie du village. À une heure du matin, aux sinistres lueurs du feu, je vis passer mon mari et mon fils ligotés côte à côte ; mon beau-frère les suivait. On les menait au lieu de l’exécution. »

Dans un autre endroit, sous prétexte qu’on avait tiré sur eux du presbytère, les soldats s’emparèrent du curé et le traînèrent le long du mur de l’église, en le frappant à la tête. Il demanda en français qu’on lui permît de se tourner la face au mur ; ils refusèrent d’abord, puis le laissèrent se retourner, à condition qu’il se tînt