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une fusillade. C’étaient les deux prisonniers qu’on venait d’exécuter.[1]

L’un des derniers épisodes de ces affreuses journées fut celui qu’on va lire. Il mérite mention à cause du grand retentissement qu’il eut dans tout le pays, où la victime était connue comme l’un des plus distingués représentants de sa race. Nous nous contentons de copier le compte rendu officiel, si émouvant dans sa simplicité.

À cinq heures du matin, M. O…, le préfet du comté de… est arrêté chez lui, sous le prétexte, contre lequel il proteste, que quelqu’un de sa famille a tiré sur la troupe. Pendant qu’on l’emmène avec d’autres prisonniers, un ami le rejoint et lui propose d’aller chercher quelques notables capables d’intercéder en sa faveur. « C’est inutile, répond-il, ce sera assez d’une victime ». Conduit devant les officiers en commandement, le magistrat, pendant le trajet, est l’objet de brutalités odieuses. On lui arrache ses gants pour les lui jeter au visage,

  1. Assassinat de l’abbé Thiriet et du maire Bajolet à Deuxville (Meurthe-et-Moselle), août 1914. (Même rapport.)