Page:Barthe - Similia similibus ou la guerre au Canada, 1916.djvu/209

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Entendons-nous. Ce qui se passait à Québec était très étrange. Pendant que les campagnes environnantes goûtaient de la Terreur prussienne, la ville elle-même avait été ménagée.

Pourquoi ? Probablement parce que d’abord le commandant militaire de la place ne se sentait pas de force à terroriser et à pousser au désespoir une population de cent mille âmes, avec les deux ou trois mille hommes qu’il avait sous la main et qu’il était obligé de disséminer sur plusieurs points à la fois ; il attendait pour cela du renfort, qui n’arrivait pas assez vite à son gré.

Ensuite, parce qu’on lui avait déjà signalé, sous la surface en apparence limpide et placide de la résignation populaire, un bouillonnement à peine perceptible, certains agissements ténébreux dont ses espions, malgré leur flair infernal, n’avaient pas encore pu saisir les fils. Il y avait certainement conspiration quelque part, mais où ? et quels en étaient les meneurs ?

Ce n’était assurément pas le maire, gardé à vue à l’Hôtel de Ville, où il était bravement retourné et avait repris l’exercice de ses fonc-