Page:Barthe - Similia similibus ou la guerre au Canada, 1916.djvu/52

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
48
SIMILIA SIMILIBUS

étincelles électriques, bizarrement rythmées, tantôt longues, tantôt brèves, qui s’éteignirent bientôt.

Presque aussitôt, Paul — qui dans sa jeunesse avait appris l’alphabet télégraphique — signalait à ses compagnons, du côté de la ville, une des vieilles maisons de la rue des Remparts ; derrière le vitrage nu d’une de ses hautes lucarnes, une main invisible agitait une lampe à pétrole, l’élevant et l’abaissant tour à tour, comme pour répondre au feu-follet de la grève.

— On dirait des signaux, fit remarquer rêveusement le notaire.

— Mon cher concitoyen, lui dit Paul d’un ton pénétré, armons-nous de courage. Nous sommes en plein drame !

Au bout de quelques minutes, la route s’était déblayée ; les deux citadins purent enfin entrer en ville, par des rues noires comme un four, mais pleines de rumeur, car tout le monde était aux portes, en quête de nouvelles que personne ne pouvait donner à coup sûr.

On entendait dire que la Citadelle, l’Armurerie, la Cartoucherie étaient en feu, qu’il n’y