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DEUX PROCLAMATIONS

du réveil comme les dernières brumes de la nuit le sont par le soleil levant.

À mesure que l’heure avançait, l’animation devenait plus bruyante dans les rues. Après le défilé des ouvriers, c’était le tour des employés de commerce, puis des patrons et des gens de profession de regagner leurs places d’affaires.

Et personne, dans cette foule empressée, dégringolant agilement les escaliers et les côtes escarpées qui conduisent à la ville basse, alors encore le centre du grand mouvement commercial, ne semblait même remarquer qu’un nouveau drapeau flottait sur la citadelle.

La population entière n’avait pas l’air plus émue à la vue de ces couleurs étranges qu’à la lecture de l’immense écriteau que des colleurs d’affiches étaient en train de placarder sur toutes les places publiques.

Ce curieux document, imprimé en épais caractères, portait pour titre le mot : Proclamation d’une noirceur effrayante — proclamation comme on n’en avait encore jamais vu à Québec. Il se lisait ainsi :