périeure ; l’amitié pour toutes celles de leur rang[1]. Elle leur inspire la confiance en Dieu, et leur promet une belle récompense dès ici-bas, et une plus belle encore dans l’autre vie.
« Pensez, chers petits, leur dit-elle, que Dieu vous regarde, comme le soleil, du haut du ciel ; pensez qu’il vous fait fleurir, comme le soleil, les roses sauvages des montagnes… Quand viendra le jour de la Fête-Dieu, ceux d’entre vous qui auront été bien sages seront choisis pour jeter des fleurs sur les pas du Sauveur, en attendant qu’ils en jettent devant lui au ciel[2]. »
Bientôt la religion les conduit pour faire leurs premières pâques, dans l’église de la paroisse, avec de petites filles de leur âge, qui seront leurs femmes un jour[3]. Elle sanctifia d’abord leurs jeux par sa présence[4] ; si, lorsqu’ils ont grandi, elle se lient à l’écart et ne se mêle plus à leurs bruyants plaisirs, la réserve des jeunes garçons, la modestie des jeunes filles, la retenue et la candeur de tous font deviner qu’elle n’est pas loin. Mais elle revient le soir de la fête avec eux ; et les fêtes nouvelles, les fêtes graves de l’âge mûr, auxquelles celle-là n’est qu’un acheminement, elle les préside et leur donne sa consécration divine. « Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, » dit-elle en franchissant le seuil de la porte des fiancés qu’elle va bénir[5]. Plus tard, le même seuil la revoit, mais agenouillée comme une veuve, avec le mantelet noir et la coiffe passée au safran ; elle y reparaît pour inspirer à celui qui reste la confiance et la résignation ; elle lui donne la force de dire au fond du cœur : « La rose est née pour le jardin ; l’if, pour le cimetière : je prierai Dieu jour et nuit, afin que nous nous retrouvions dans le paradis[6]. »
Toujours cette pensée consolante d’immortalité ! L’imagi-