Page:Bascoul - Des bouveries.djvu/28

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tions voulues d’oxygène, mais à la place de ce dernier elle contient des gaz malfaisants ou délétères.

Sous l’influence de l’air chargé de ces émanations, la respiration est gênée ; ce que les physiologistes nomment hématose, c’est-à-dire la conversion par l’oxygène inspiré, du sang noir, riche en produits de la digestion, en sang artériel, se fait très imparfaitement. Les animaux manquent bientôt d’appétit, ils digèrent mal ; toutes leurs actions accusent la souffrance ; ils maigrissent promptement et finissent d’ordinaire par succomber à des affections miasmatiques.

Tel est le milieu où vivent la plupart des ruminants dans ces étables mal disposées, enfoncées, basses, étroites, sans ouvertures, et où l’air contenu est altéré à la fois par les produits de la respiration et par ceux de la décomposition des matières excrémentielles, d’autant plus rapidement que la température y est plus élevée. En pénétrant dans ces locaux, on éprouve cette impression désagréable qui caractérise une atmosphère trop concentrée, impression assez difficile à définir, mais que chacun a pu constater en entrant dans des salles incomplètement aérées et où sont réunies un grand nombre de personnes. À cette impression, qui sans nous faire éprouver des douleurs particulières nous fait désirer le grand air, se joint une odeur désagréable provenant de la décomposition de substances azotées. L’humidité abonde au point de laisser déposer la vapeur d’eau en gouttelettes sur les aspérités des murs.

Enfin, on peut se persuader par un moyen tout-à-fait simple, que l’oxygène est en faible quantité dans cet air infect ; il suffit pour cela de pénétrer dans l’étable avec une lampe allumée : aussitôt on voit la flamme pâlir et perdre sa vivacité, ce qui indique que la proportion d’oxygène, gaz com-