Page:Bascoul - Des bouveries.djvu/29

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

burant par excellence, se trouve diminuée au profit d’un excès d’acide carbonique, agent incombustible.

Il est vrai que dans ces logements les effets attribués plus haut à toute atmosphère impure ne se manifestent pas toujours aussi promptement que le démontre la théorie. La raison en est toute simple : c’est que la porte, ouverte plusieurs fois par jour à cause du service, produit une aération incomplète qui retarde les accidents énumérés sans les conjurer entièrement, puisqu’ils apparaissent plus tard sous forme de charbon ou autres affections toujours désastreuses pour la ferme. Si tant de bœufs meurent phthisiques, ils le doivent, dans bien des cas, à l’atmosphère de leurs habitations.

Cherchons maintenant quelle est la quantité d’air nécessaire à un bœuf pendant un temps déterminé, une journée, par exemple. D’après M. Boussingault, un bœuf absorbe en une heure 176 litres d’oxygène. Mais ce gaz ne constituant à peu près qu’un cinquième de l’air et les animaux n’absorbant environ qu’un cinquième de l’oxygène renfermé dans l’air inspiré, il en résulte qu’un bœuf introduit dans son poumon 176 × 5 × 5 = 4,400 litres, soit 105.600 litres, ou 105 mètres cubes d’air dans une journée. Il faut considérer, d’ailleurs, que les produits gazeux de la respiration altèrent l’air ambiant. L’expérience a démontré que dès qu’un cinquième d’une masse d’air a déjà servi à l’entretien de l’hématose, la quantité restante est impropre à entretenir les fonctions vitales ; donc, un bœuf aurait besoin d’un espace renfermant 105 × 5 = 525 mètres cubes d’air, si cet espace était hermétiquement fermé.

Il suit de tout ce qui précède qu’il est presque impossible de donner aux animaux des locaux contenant les grandes quantités d’air dont ils ont besoin, et qu’on est dans la nécessité, si on tient à leur conserver la santé, de suppléer à l’exi-