Page:Bashkirtseff - Journal, 1890, tome 2.pdf/154

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
149
DE MARIE BASHKIRTSEFF.

mettre sur le dos un homme et sa postérité, irrévocablement, stupidement ! Non, pas cela ! Je ne dis rien contre la puissance de la race, au contraire ! Le césarisme copie les Romains. Pourquoi copier ? Si les intrigues et les maneuvres déloyales trompent le peuple, ce sera sa faute ! Mais avec les rois, ilest dispensé de tout effort d’intelligence et n’a même pas la chance de bien choisir, quatre fois sur dix. C’est le vague, l’inconnu, la routine, l’imbécillité et la låcheté. Si le peuple est bête et choisit mal, c’est qu’il ne mérite rien de mieux. Ces réflexions sont des réponses aux choses qu’on a l’habitude de dire contre la république. Mais

entendons-nous… Ma république est une république éclairée, polie, aristocratique ; que vous diraije ?… Athénienne, il l’a dit (1). Mercredi 3 septembre. affichant des bonnets et des ceintures rouges est une vilaine chose. On ne devait jamais faire revenir ces gens-lå. Ils s’étaient habitués là-bas et seront des étrangers ici. Dieu sait quelles complications peuvent surgir de ce retour de maris et de femmes après dix ans L’arrivée des déportés d’absence !

Je n’ai pas le temps de vous dire comment j’agirais avec l’opinion qui réclamait ce retour. (1) Aristocratique, cela demande des réflexions et des explications. Aristocratie de race, absolument confirmée par les mauières et l’éducation à défaut d’intelligence. Oui, car dans les relations de la société, ce sont des choses dont l’influence ne se peut nier. Du reste, il n’y a qu’une égalité possible, c’est l’égalité devant la loi ; toutes les autres égalités sont de mauvaises farces inventées par les ennemis de la liberté et réclamées par les ignorants.

M. B. — II, 13.