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JOURNAL

« Voilà une brutale qui a fait une chose agréable, mais pas agréable dans le sens mou du mot, une chose séduisante. »

Je le finirai donc ! Une journée immense.

Samedi 20 mars. — Je sors pour accomplir les formalités de bulletins, etc. Au Salon, il y a une foule et des tableaux, et des camions, et des artistes ! Je vais chez le sous-secrétaire d’État pour qu’il signe mon bulletin, le sursis étant accordé à Mlle Bashkirtseff et mon tableau est signé Russ. Il est très bien, Turquet ; il me dit qu’on lui a parlé de mon tableau. Puis… Bref, je ne sais plus au juste toutes les courses que j’ai faites.

Dimanche 22 mars. donner des conseils. Il me plaît assez, mais il me laisse un sentiment de malaise. Il a l’air absent, il marche vite, parle vite. Un paquet de nerfs. Je suis comme cela, moi ; mais il me laisse tout de même un sentiment de malaise, bien qu’il m’ait dit du bien de ma peinture. Seulement voilà, quạnd on ne dit rien, je ’şuis mécontente, et quand on dit du bien, il me semble qu’on me traite en petite fille et que l’on se moque de moi. Enfin, ce soir, je ne suis pas si en train qu’hier, c’est parce que le bras droit est trop long… il a deux çentimètres de trop, et moi, le dessinateur sévère, je suis humiliée devant un sculpteur comme M. de SaintMarceaux. Saint-Marceaux

vient me Lundi 22 murs. Tony

’est étonné que j’aie pu faire ce que j’ai fait en si peu de temps.