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DE MARIE BASHKIRTSEFF.

Mercredi 16 juin. heures, où je rencontre Sainl-Marceaux, Échange de banalités, et je lui dis bètement : jamais nous voir. — Je suis si occupé ! faire de ces reproches, c’est stupide. Maintenant, il va me sembler que Saint-Marceaux sera ennuyé de me rencontrer. Non, voyez-vous, il faut que j’arrive à quelque chose. Il faut que des hornmes comme Saint-Marceaux voient quelqu’un en moi. reste que quelques mois avant de faire mon Salon. Et moi, qui pouvais aller à Pétersbourg pour me marier ! Non, je reste ici, je travaille et ce n’est que l’hiver 81-82 que j’irai. Que diable, cela pourra encore aller. Oui, je reste et je travaille. Oh ! oui, oh ! oui. Vous allez voir cela. —Nous allons au Salon à huit Vous ne venez

Voyez-vous, — Attention ! il ne me Me voilà bien ; presque tout à fait bien, demain je reviens tout à fait à l’atelier. Vendredi 18 juin. — J’ai travaillé toute la journée. Mon modèle est si gracieux et si joli que je remettais de jour en jour à commencer à peindre ; la préparation était bonne, je craignais de gåter. Une vraie émotion pour commencer, mais il parait que cela va très bien.

Et le soir, S… J’attribuais à l’amour sa mauvaise mine, mais il y a encore aulre chose : il va partir pour Bucharest ou pour Lille, comme administrateur de la Banque de son beau-frère. Mais aussi et surtout le mariage. Ah ! il

présompteux, de téméraire et lui explique que je suis sans dot, puisque ma dot passera en menus besoins de femme et qu’il faudra me loger, me nourrir, me prometient. Moi, je souris, le traite de ner.

Pauvre diable, il m’a fait un peu de peine tout de même.

M. B. — II. 17