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DE MARIE BASHKIRTSEFF.

pour les conseils. Ilestvrai quej’enseigne parfaitement ; si je peignais comme j’enseigne, je serais fort contente. — En somme, que voulez-vous, c’est toujours ca que d’étre un professeur épatant. ne puisse pousser plus loin cette tête qui. « serait une chose d’exposition ». « Ça, c’est du tempérament, c’est nature, c’est franc, c’est vivant. » La pelite est une téte originale : de très grands yeux, des paupières énormes, l’arcade sourcilière énorme, des sourcils un peu étonnés, un nez retroussé, une jolie bouche, un teint charmant ; elle est jeune, mais il y a je ne sais quoi de flétri, qui ne déplait pas pourtant. Des cheveux d’or que je crois teints, mais qui sont admirables, arrangés en crinière de lion sur un fond gros — Julian regrette que je vert.

Samedi 17 juillet. pagne, une vraie campagne où il n’y eût personne ; mais ce n’est pas assez. Le bonheur, ce serait de pouvoir se retirer de temps en temps dans des pays inhabités, aux îles, parmi de grands arbres étrangers, chez Paul et Virginie. Voir le lever du soleil et savourer la nuit toute seule, dans le calme le plus absolu. Un pays sauvage, de grands arbres, un ciel pur, des montadorées par

Je voulais aller à la camle soleil… un air comme on n’en a pas gnes

d’idée, un air qui à lui tout seul est une félicité, au lieu des horreurs que l’on respire ici… Mais pour une existence pareille, il faut de l’argent. Et je ne voudrais même pas un homme aimé dans cette solitude. — Chez Julian, avec

MONT-DORE. Mardi 20 juillet. Villevieille pour chercher mes clefs oubliées hier. Cet homme m’encourage beaucoup, je pars avec une bonne impression. Ce qui est un soulagement, c’est