Page:Bashkirtseff - Journal, 1890, tome 2.pdf/227

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
222
JOURNAL

l’éclat extraordinaire de sa figure. J’ai déjà mon idée pour le Salon avec elle ; je Iui donne son portrait et elle l’a bien gagné, çar elle pose comme un ange. Je l’ai habillée en Greuze, corselet de damas crème et fichu de mousseline de l’Inde. Je n’oserai jamais lui demander de poser pour le Salon, ce serait l’affaire d’un mois. Si je pouvais découvrir le moyen de la payer, mais c’est impossible… Je lui ai déjà demandé de poser en riant, mais pour de bon… Ah ! quel modèle !… on pourrait en faire quelque chose de splendide.

De même quej’ai mis le blanc à la mode, il y a trois ans, on copie maintenant mes draperies croisées et ma ceinture en pointe. C’est très agaçant. Samedi 16 octobre.

Avec toutes sortes de bonnes choses, Tony a dit : « Somme toute, je suis très content, cela va bien, »

contente, chaque samedi, j’ai des peurs ! Et puis des joies !…

C’est — Suit la leçon. Je suis très que

c’est la seule chose que je regarde sérieusement. Mon

éclatant modèle qui se nomme Mme G. veut bien poser pour un tableau, pourvu que cela ne soit trop nu. Je ne sais pas quelle est sa situation, mais je suppose qu’elle ne travaille pas pour vivre, puisqu’elle vient à l’atelier et pose tant que je veux pour ce por-. trait. C’est égal, elle est vraiment bien gentille. Elle m’avait promis ses mains et son bras en échange de la lête de son fils, mais tout un tableau ! Savez-vous, c’est une affaire de six semaines peut-être. Elle est fraîche, jeune, éclatante, avec je ne sais quoi de touchant et de maternel dans la physionomie. Je lui ferai un beau cadeau.

pas