Page:Bashkirtseff - Journal, 1890, tome 2.pdf/241

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
236
JOURNAL

maintenir tout le monde. Au lieu de cela, on discute les nuances politiques.

Nous sommes inscrites, nous avons voté, payé, etc. Voilà.

Lundi 13 décembre. Je méprise les médisances… parce que je n’y puis rien et que, par ce semblant de mépris, je me mets l’esprit en repos… et aussi parce que trop de gens médisent ; j’ai fini par m’y habituer. Vous savez ma vie, jugez-moi. Je ne le dis pas pour que vous exaltiez mes vertus, car mes imprudences et mes folies suffisent pour me noircir pas mal. Enfin, c’est fait, passons. J’en accepte tout de même la responsabilité, mais accordez-moi les circonstances atténuantes. Mardi

21 décembre. — Je n’ai plus de bourdonnements dans les oreilles et j’entends très bien. Mercredi 22 décembre. C’est un dessin de la rue Vivienne qui a la médaille, une Américaine nouvelle, et

je suis première. —

Jeudi 23 décembre. — Comme il se faisait tard, j’ai quitté le portrait et me suis mise à faire une esquisse, cherchanttoujours pour le Salon. Julian arrive ettrouve cela très joli, alors je vais avec lui dans l’antichambre et demande si cela pourrait faire l’affaire. Mais oui, très bien, seulement c’est un sujet calme et de jeune fille, et il croyait que je trouverais quelque chose de płus. Et puis, il me reproche, pour la dixième fois au moins, de ne pas avoir fait le portrait de Mme N… sur une toile plus grande et avec plus de robe, enfin pour l’exposition. Il faut vous dire que cette scie revient 1