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JOURNAL

vite, qu’il est convaincu que j’arriverai ; que sais-je ? En somme, je lui ai tant dit de ne pas me ménager, j’ai tellement insisté pour amener le plus de franchise possible, que je crois qu’il a été sincère. Du reste, il n’a pas intéret à mentir, et puis ça n’est déjà pas énorme ce qu’il m’a dit. Donc, me voici remontée un peu et prête à faire le tableau. Quel brave et gentil garçon que ce Tony ; il dit que les mieux doués ne sont arrivés à un petit commen- : cement de quelque chose qu’après une dizaine d’années de travail ; que Bonnat, après sept ans d’études, n’était rien ; que lui-même n’a exposé qu’à la huitième année. En somme, je sais cela, mais comme je comptais làdessuc pour arriver à vingt ans, vous comprenez mes réflexions.

A minuit, il me vient des soupçons. Tony parait trop confiant en mes forces ; je cherche quelque affreux piège.