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JOURNAL

L’amour vrai peut ne pas être éternel, mais il est toujours unique.

Dimanche 2 janvier. Sand, et c’est un laquais qui raconte tout le roman ; c’est dégoûtant. Les vingt premières lignes me suffisent. Je suis républicaine, et voilà justement la raison pour laquelle je ne puis considérer des valets comme des égaux. Un domestique perd certains droits en consentant à servir… C’est odieux de toujours tripoter avec des domestiques comme cette G. Sand. Malgré mon indignation, je lis Flamarande, qui est ce que l’auteur a fait de mieux. Les domestiques sont à leur place et le livre est exquis. Lisant très vite, j’ai fini ce livre, qui est charmant ; je vais lire Les Deux Frères, qui terminent le volume. J’ouvre Flamarande, de G. Lundi 3 janvier.

minuit et demi. C’est gentil, mais il ne m’en reste rien. O Balzac !

J’ai fini hier Les Deux Frères Julian ne veut pas qu’on ouvre la cloison avant dimanche ; dans la semaine, cela dérangerait les élèves. Avec ça, je perds une semaine ; il ne me reste en tout que dix semaines, ce qui n’est guère. Et de nouveau je pense que Tony et Julian me font commencer le tableau, sachant que je n’en sortirai pas. Mais dans quel but ? Nescio.

· Mercredi 5 janvier. — Tony arrive en même temps que moi à l’atelier ce matin. Je lui montre une petite esquisse et nous causons du tahleau. Le salon où je travaillerai est tout petit et, mėme la cloison abattue, ce ne sera pas drôle, vu la dimension de la toile. Enfin !…