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JOURNAL

tiles. Mais je prends du lait d’ânesse et de l’élatine. Je sais qu’unhiver au soleil m’aurait guérie, mais… je sais mieux que personne ce que j’ai. J’ai toujours eu le larynx sujet à étre malade, et les agitations continuelles y ont aidé beaucoup. En somme, je n’ai rien que cette toux et les oreilles. Ce n’est rien, comme vous voyez. Samedi 15 janvier.

qui va alterner avec Tony. Je ne lui ai rien montré, bien

Entrée en fonctions de M. Cot, que Julian m’eût désignée comme la personne dont il lui avait parlé. va faire ceci, en désignant la grande toile qui a eu tant de mal à entrer hier. — C’est Mademoiselle, dit-il, qui Oui, Monsieur, c’est moi qui suis l’auteur de cette toile, avec cadenas de sûreté. Julian est venu me dire ensuite qu’il avait parlé de moi à Cot, comme d’une élève très intéressante, etc., etc., et que si je ne lui ai rien montré, c’est par timidité. Tout ça, et autre chose avec, pour vaincre ma répugnance à accepter des conseils. Tony, lui, est un homme fort, un artiste sérieux, un académicien, un classique, et les leçons de ces gens-là sont toujours excellentes. En peinture comme en littérature, apprenez d’abord la grammaire, puis votre nature vous dira s’il faut composer des drames ou des chansonnettes. Ainsi si Tony venait à être assassiné, je prendrais Lefebvre, Bonnat ou même Cabanel…, ce qui me serait pénibie. Les peintres à tempérament comme Carolus, Bastien-Lepage, Henner, vous forcent involontairement à les imiter ; à ce jeu-là on ne prend que les défauts de ceux qu’on copie…, à ce qu’on dit. Et puis, comme maitre, je ne voudrais pas d’un peintre de figures isolées ; il me faut voir autour du peintre un tas de tableaux d’histoire ; cela l’entoure, le peuple, e