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DE MARIE BASHKIRTSEFF.

DE MARIE BAŞIKIRTSEFF. 253

mais non. Mais c’est donc du délire ?… me disais-je. Je crois que ça en était, maintenant je sais e que c’est et n’en serais pas fàchée, si ce n’était la fatigue partout et dans les jambes.

Mais ce qu’il y a de bon, c’est que, toute faible, j’attendais Julian pour avoir son avis sur une figure que j’ai changée.

Hier, il vient et trouve que j’ai eu grandement tort. J’ai effacé ce qui était bien avant le rêve. Et le soir, hier, par un phénomène curieux, j’entendais très bien, très bien. Je suis brisée.

Lundi 34 janvier. tout, puisqu’il l’a vu plus souvent, sont contents du tableau et me l’ont dit plusieurs fois et j’en étais contente moi-même et très montée. A présent, ça tombe ; je ne suis plus satisfaite de ma composition et j’ai beau me répéter que Tony l’a vue deux fois et m’a dit « que c’est très bien arrangé, amusant et qu’il ne faut rien changer », je n’ai plus confiance. Julian aussi me dit de ne rien déranger. Enfin tout le monde trouve cela bien, un groupe du second plan surtout très joli, mais je ne suis pas contente. Je vois ça autrement, il ne faut plus songer à des modifications ; il est trop tard… du reste.

Julian et Tony, Julian surC’est tout de même curieux que tant de choses me choquent dans ce tableau et ne choquent ni Julian, ni Tony… C’est qu’ils pensent que je ne puis pas faire mieux et ne veulent pas me laisser enfoncer en cherchant midi à quatorze heures. Jeudi 3 février. J’ai là devant les yeux les portraits de ma mère et de mon père, quand ils étaient M. B. — II,

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