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JOURNAL

à manger. Ça ahurit un peu la princesse et la femme de Paul. La femme de Paul est assez jolie, des cheyeux noirs superbes, un beau teint, pas mal faite ; très bonne petite femme.

Je tâche d’être comme tout le monde, mais ça ne va pas ; en déballant les malles ça s’anime un peu. Mais je ne suis pas à ce qu’on dit, et pour cause. Il faut me soigner ! Le moyen par cette humidité ! Ah ! avait raison !

que Julian

Maman a apporté tous les journaux qui parlent de moi ; avec mes… désespoirs de là-bas on me fait ici une auréole.

— Mmo Gorpintchenko est arrivée, Mercredi fer juin.

Michel est reparti. Il fait beau, les lilas sont en fleurs, le printemps est adorable, mais trop frais pour ma satanée carcasse. Je n’ai pas emporté de toiles, il n’y en a pas comme je veux.

Samedi 4 juin.— Julian écrit que Tony R.-F. a pris une fluxion en sortant de chez sa mère en voiture découverte, et tout de suite il se voit entre la vie et la mort. Il pleure se sachant perdu. Est-ce assez atroce, sans parler du père qui a quatre-vingt-cinq ans et de la mère que.le pauvre Tony craignait tant de perdre ? Dimanche 5 juin.

pour avoir des nouvelles de Tony, et suis anxieuse. Je suis toute la journée dehors et fais des études, le temps est très beau. Je ne peux.pas me figurer quc cet homme si jeune encore puisse mourir…, et pour tant il était très changé depuis six mois. J’ai télégraphié hier à Julian