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DE MARIE BASHKIRTSEFF.

Lundi 6 juin (25 mai). – Tony est sauvé. J’en suis ravie ; Rosalie fond en larmes én disant que s’il avait été mort, ça m’aurait rendue malade ; c’est un peu exagéré, mais enfin c’est une brave fille. En même temps que la dépêche, arrive une lettre de Julian donnant la bonne nouvelle.

Voici ce que Zola dit de Jules Vallès : sibilité cachée comme un ridicule, une brutalité souvent voulue, et, par-dessus tout, la passion de la vie, du grouillement humain, vous avez toute sa nature… ; avec cela très gai, « blaguant » tout de suite, peut-être de peur d’être blagué, cachant ses larmes sous une ironie féroce. » Je crois que ça me ressemble. Mais on a l’air si bête quand on s’apprécie comme ça soi… « Une sen>>

même. Lundi

13 juin (for). — J’ai commencé une paysanne grandeur nature, debout, appuyée à une haie tressée avec des branches sèches comme un panier… On a mis de la paille et des planches par terre pour me préserver de l’humidité, et on a placé là un petit pavillon ambulant composé de deux pièces, de sorte que je suis admirablement. Maman, Paul, Nini, Papa, Michel, Dina et Spérandio restent là une partie de la journée.

Lundi 27 juin (15). — Je travaille depuis… ; c’est aujourd’hui le treizième jour, car les pluies m’ont fait perdre beaucoup de jours. l’intention de recommencer pour la troisième fois la tête, si j’ai le temps. Paul et sa femme sont allés visiter un bien de maman, et Monsieur et Madame sont à Poltava. Nous restons quatre : la princesse, Dina, Spérandio et moi. La C’est presque fini, j’ai