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DE MARIE BASHKIRTSEFF.

DE MARIE BAŞHKIRTSEFF. 297

Julian et, patronnée en outre par la nouvelle école, est placée sur la cimaise. Suit la récompense. En sortant de l’atelier, ma tante et moi allons nous promener en fiacre sur les rives de la Seine, du côté du Trocadéro, les avenues de Tourville… Quel ravissant quartier qu’on ne connait pas assez ! Je me sens fatiguée comme Breslau, avant ; je me crois presque ratatinée, comme elle, et j’admire le ciel et les finesses de tons du lointain, ce qu’elle faisait. Mais je hurle, pas par singerie, cela vient tout seul et je me flatte que cela m’apportera un peu de bonne peinture. Breslau est ma préoccupation constante, et je ne donne pas une touche sans me demander comment elle ferait et comment elle s’y prendrait. C’est que le sujet n’est rien, rien ! rien ! La qualité de la peinture est tout…, à moins qu’il ne s’agisse de composilions historiques. Mais à l’heure actuelle ! Et ils ont bien raison : une tête, une main et c’est assez si la peinture est bonne ; ce que je fais est sect est froid ! est dur !… Je ferai de la sculpture, ai-je dit un jour. — D’un modelé un peu sec, a ajouté Julian. — Cela donne froid. Mais en sculpture, c’est impossible ; on modèle comme ce que l’on voit, il n’y a pas de tricherie, pas de couleur, pas d’optique… Et mais, pourquoi ces gens-là, Tony par exemple, pourquoi insistent-ils pour que je continue ? Tony n’a aucun profit, Julian non plus, du reste, car le moment est venu où je travaillerai plus chez moi que chez lui.. Avec ma peinlure, je n’ai rien dit du départ d’Œlstnitz ; voilà déjà longtemps qu’elle veut s’en aller, on l’a toujours retenue. Mais la pauvre enfant est à bout de