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DE MARIE BASHKIRTSEFF.

tembre, j’arriverai le 22 ; le 10 octobre je pourrai commencer, je me donne trois mois… une semaine pour mettre en place et dessiner, une semaine pour préparer. Le 24 octobre, je commencerai à peindre et au 4ar novembre la tête principale sera faite. Le corps se fera jusqu’au 10 novembre. Le 44, je commencerai

  • autre figure qui prendra dix jours. Les 27, 28, 29 et

30 novembre seront occupés à peindre les premiers plans. Je me donne dix autres jours pour le fond, ce qui m’amène au 10 décembre. Notez que j’ai calculé pour le tout presque le double de ce qu’il est vraisemblable que je mettrai.

Mardi 25 juillet. monde est à l’aise ; causerie calme, amusante, mais comme éteinte par de la musique grave et pénétrante. Seulement on ne me dit pas un mot d’art. Heureusement avant diner, Julian est monté à l’atelier revoir Jes esquisses et le grand panneau sur lequel j’ai indiqué la figure au fusain et pastel. C’est ce qui s’appelle chercher son tableau. Eh bien, sans doute, car cela me plait, tandis que je ne pouvais pas chercher celui de l’année dernière, qui ne me disait rien.

Oh ! si je pouvais bien le faire !  !  ! Julian entre tout à fait dans mon idée ; je ne croyais pas (et j’avais bien tort) qu’il comprenait si profondément la beauté de la scène. Oui, c’est vrai. On doit en faire quelque chose de terrible dans son calme, de désolé, de profondément désolé… C’est la fin de tout ; la femme qui est là est plus que l’expression d’une douleur, c’est un drame immense, complet, effroyable. C’est la stupeur d’une âme où il ne reste plus rien… Il y a là, vu les antécédents de la créature, quelque chose de si humain, de Soirée charmante où tout le M. B. — II,

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