Page:Bashkirtseff - Journal, 1890, tome 2.pdf/379

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
374
JOURNAL

și intéressant et de si grandiose, de si empoignant, que l’on sent comme un souffle qui vous passe dans les cheveux.

Et je ne le ferai pas bien ? Quand ça dépend de moi ? G’est quelque chose que je puis créer de mes mains, et ma volonté passionnée, tenace, inflexible ne suffirait pas ?  ? Le désir ardent, fou, de faire partager l’émotion que je ressens serait insuffisant ? Allons donc ! Comment en douter ? Quelque chose qui me remplit la tête, le l’âme, les yeux, et je ne triompherais pas des difficultés matérielles ?… Je me sens capable de tout. Il n’y a que si je suis malade… Je prierai Dieu tous les jours pour que ça n’arrive pas. Ma main serait impuissante à exprimer ce que VEUT ma tête ?… Allons donc ! Ah ! mon Dieu, je tombe à genoux et je vous supplie ceur,

de ne pas vous opposer à ce bonheur. C’est en toute humilité, prosternée dans la poussière que je vous supplie de…, pas même de m’aider, de daigner seulement permettre que je travaille sans trop d’obs. tacles.

Jeudi 27 juillet. Il me semble pourtant qu’il est impossible de faire ce tableau entièrement deliors. L’effet n’est pas de plein jour, et le soir ne dure qu’une heure à peine. Donc je ne pourrai pas le copier, comme on fait pour les tableaux ordinai : es, comme fait Bastien-Lepage et comme font toug ceux qui travaillent en plein air. Ah ! j’aborde là des difficultés trop grandes. Eh bien ! voilà ! je le ferai en Algérie, comme je pourrai et puis, s’il y a des choses à refaire…, ou même si c’est à recommencer…, j’aurai rapporté le document. Vendredi 28.

Samedi 29