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DE MARIE BASHKIRTSEFF.

regardais les paysans avec leurs vêtements décolorés par le grand air, comme dans tous les pays, et pas de soleil ; eh bien ! je vous assure que les peintures de Bastien sont prodigieusement justes. a l’air plat, ça n’a pas de consistance, disent ceux qui n’ont pas bien regardé la nature dehors et les gens habitués aux violences de l’atelier, — mais c’est comme C’est gris, ça

cela, mais c’est tout à fait juste, c’est admirablement vrai. Voilà un homme heureux, ce Bastien ! Moi je suis partie avec le chagrin de mon pêcheur raté. Mais je tâcherai de le refaire en mars pour le Salon.

C’est Robert-Fleury qui me l’a fait refaire ! Il fallait laisser le fond et les vêtements, et ne travailler qu’à la tête.

GAVRONZI. Dimanche 15 octobre. sommes couchés à sept heures du matin, car on est parti de la gare de Poltava à Gavronzi directement. Il y avait maman, papa, Dina et Kapitan à la gare. La femme de Paul a un garçon de quinze jours ; la petite fille a un an et est charmante avec des cils noirs longs comme cela. Les petits P… doivent venir demain. Michka est allé chez eux, au lieu de me voir arriver avec les autres.

Nous nous — Nous les avons entin. Ils arrivent pour déjeuner avec Michka. L’aîné, Victor, est mince, brun, un grand nez aquilin et assez gros, des lèvres assez épaisses, distingué et plutot sympalhique. Le cadet, Basile, est aussi grand, beaucoup plus gros, très blond, le teint rouge et les yeux sournois ; l’air batailleur, remuant, en delhors, brutal et… ma foi oui, commun. J’ai gardé ma robe d’hier, une robe de laine Jeudi 19 octobre.