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JOURNAL

Je suis un Baştien est un homme bien heureux ! peu gênée en sa présence. Quoique avec un physique de jeune homme de vingt-cing ans, il a cette sérénité bienveillante et sans pose qu’on voit aux grands hommes,

trouver beau ; dans tous les cas, il possède ce charme infini des gens qui ont une valeur, une force et qui le savent, sans fatuité et sans sottise. Je le regarde travailler, pendant qu’il cause avec Dina et que les autres sont dans la chambre à Victor Hugo, par exemple. Je finirai par le —

côté. Sur le mur, on voit la trace de la balle qui a tué Gambetta. Il nous la montre, et alors le calme de cette chambre, les fleurs fanées, le soleil par la fenêtre, enfin cela me fait pleurer… Seulement il a le dos tourné, tout à sa peinture ; aussi, pour ne pas perdre le bénéfice de cette sensibilité, je lui tends brusquement la main et sors vite, avec la figure couverte de larmes.qu’il l’aura remarqué.qu’on pense toujours à l’effet. — J’espère

— G’est bête… oui bête d’avouer Lundi 22 janvier. — Depuis deux mois je vais deux fois

par semaine chez le docteur M. Duplay, qui, ainsi que vous vous le rappelez, n’avait pas le temps de me surveiller lui-même. Le traitement qui devait certainement donner de bons résultats n’en a pas donné. Je ne suis pas mieux, mais on espère que cela n’augmentera pas. « Et si ça n’augmen devez vous estimer heureuse ! » C’est dur. indiqué par

pas, vous Mercredi 24 janvier.-Après unejournée écrasante de peinture, nous allons chez Étincelle, où il y a M. Bocher, l’homme d’affaires des Orléans, et deux autres dont un grand, fort, presque un Cassagnac, gâté par un pince-