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JOURNAL

succès au jury. Je vous en adresse tous mes compliments. Je n’ai pas besoin de vous dire que vos peintures ont été très bien accueillies. « Gette année, c’est un vrai succès pour vous, et j’en’ suis bien heureux.

« Respectueuses amitiés. « TONY ROBERT-FLEURY. » Eh bien ? Ah ! ah ! Et puis ?… La lettre elle-méme va étre épinglée ici ; seulement il faudra que je la montre pendant quelques jours. Vous me croyez folle de joie ? Je suis très calme. Je ne mérite sans doute pas d’éprouver une grande joie, puisqu’une si heureuse nouvelle me trouve dans une disposition d’esprit telle que je trouve tout cela ordinaire. Et puisque c’est à moi qu’on écrit cela, cela perd toute sa valeur. Si je savais une lettre pareille à Breslau ou à une autre, j’en serais excessivement troublée. Ce n’est pas que je n’estime que ce que je n’ai pas, mais c’est par une excessive modestie. Je n’ai pas la foi ; si je croyais cela à la lettre, je serais trop contente ; aussi suis-je réservée comme quelqu’un qui craint que « ça n’arrive pas, parceque c’est trop beau »… Je crains de me réjouir trop tôt… et pour pas grand’chose, en somme…

Mais j’ai été chez Julian ce matin me faire répéter les belles choses. Il parait que Bouguereau Iui a dit : Vous avez une Russe qui a envoyé quelque chose qui n’est pas mal, pas mal. Et vous savez, ajoute Julian, que, dans la bouche de Bouguereau, c’est énorme, quand il ne s’agit pas de ses Enfin, il parait que j’aurai quelque chose Samedi 31 mars. élèves, comme

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