Page:Bashkirtseff - Journal, 1890, tome 2.pdf/454

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
449
DE MARIE BASHKIRTSEFF.

mun, d’après la dascription, mais, en réalité, toutes ces têtes ensemble forment quelque chose d’excessivement intéressant.

Dimanche 45 avril. — Ma maladie me plonge dans une prostration qui me rend insensible. Julian m’écrit que le tableau n’est pas encore accroché ; que Tony R.-F. ne peutpas PROMETTRE (sic) la cimaise ; mais comme je ne suis pas encore accrochée… ce qui pourra être fait sera fait. Que Tony R.-F. espère fortement (sic) une petite récompense, englobant peinture (sic) et pastel. Je n’espérais rien de semblable, il ya seulement deux mois, et je reste insensible comme s’il n’était pas question de moi, Gette mention, qui devait me faire évanouir, maintenant qu’on me dit : « c’est probable, c’est certain, » j’en suis surprise comme si je n’y avais jamais cru. Et en même temps, il me semble que je ne m’évanouirais pas du tout. La vie est logique et nous prépare aux événements ; c’est ce que je regrette. Je voudrais un coup de foudre : la médaille tombant du ciel sans crier gare et me plongeant dans un océan de félicité. Oui, cela me laisserait calme à présent, et j’en serais étourdie comme… Tu n’y croyais donc pas, quand tu y comptais ? Mercredi 18 avril. — Savez-vous ce que je fais ? Je fais un concours chez Julian. Une figure de femme vêtue, avec les mains. C’est très laid, mais, comme les ateliers des hommes le feront aussi, ce concours, il y a l’impossible espoir de battre des hommes ; et me voilà partie.

Songez donc, il y en a qui ont monté en bge ! Ce sera jugé dans quatre semaines, car les quatre ateliers vont faire la même figure, chacun à son tour. H. B. — II.

38.