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JOURNAL

Si j’ai une mention cette année, j’aurai marché plus que Breslau, qui, avant d’aller chez Julian, avait travaillé sérieusemen !. Enfin… Je viens de jouer du piano. Cela a commencé par les deux divines marches de Chopin et de Beethoven, et puis j’ai joué au hasard je ne sais quoi, et des choses si ravissantes que je m’écoute encore. Est-ce drole ! je ne saurais en ratlraper une seule note maintenant, et si je voulais improviser je ne pourrais pas. Il faut l’heure, la minute, je ne sais quoi. Et maintenant il me passe par la tête des mélodies divines. Si j’avais de la voix, je chanterais des choses ravissantes, inconnues, dramatiques… Pourquoi ?… La vie est trop courte. On n’a le temps de rien faire ! Je voudrais sculpter sans cesser de peindre. Ce n’est pas de la sculpture que j’ai envie de faire. Mais je vois de belles choses, et je sens le besoin impérieux de rendre ce que je vois.

J’ai appris à peindre, mais je n’ai pas peint parcę que j’avais envie de faire tel ou tel tableau. Tandis qu’ici je vais manier de la terre pour donner un corps à mes visions.

vite Dimanche 22 avril. – 11 n’y a eu que deux pastels reçus avec n° 1 : celui de Breslau et le mien. Le tableau de Breslau n’est pas sur la cimaise, mais son portrait de la fille de l’administrateur du Figaro est sur la cimaise. Mon tableau n’est pas sur la cimaise non plus, mais Tony Robert-Fleury assure qu’on le voit bien et que le tableau qui est dessous n’est pas grand. La tête d’Irma est sur la cimaise et dans un angle, par conséquent place d’honneur. Enfin il dit que j’ai une bonne exposition.

Comme presque tous les soirs il y a du monde à