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JOURNAL

pied de l’arbre, « alanguie et grisée », comme dit André Theuriet. Si on rendait bien cet effet de sève de printemps, de soleil, ce serait beau. — C’est demain le vernissage, demain à la première heure je verrai le Figaro et le Gaulois. Que diront-ils ? Rien ? Du bien ? Du mal ? Mardi 29 avril.

Mercredi 30 avril. — Le désastre n’est pas complet, car le Gaulois parle de moi très bien. J’ai une notice à part. C’est très chic, c’est Fourcaud, le Wolff du Gaulois, et le Gaulois paraissant avec un plan du Salon le même jour que le Figaro, a une importance égale à ce qu’il me semble ou à peu près. Le Voltaire, qui publie un numéro dans le même genre, me traite comme le Gaulois. Ça ce sont des pièces capitales.

Le Journal des Arts qui, lui aussi, publie un compte rendu à vol d’oiseau, me cite. L’Intransigeant, dans un numéro du même genre, me traite aussi bien. Les autres journaux feront leur compte rendu au fur et à mesure. Il n’y a que le Figaro, le Gaulois et le Voltaire qui font ces choses le matin même du vernissage. Suis-je contente ? C’est une simple question. Ni trop, ni trop peu,..

Il y en a juste assez pour que je ne sois pas désolée, voilà tout.

J’en viens, du Salon !, Nous n’y sommes allées qu’à midi et n’en sommes parties qu’à 5 heures, une heure avant la fin. — J’ai la migraine. Nous restons longtemps sur la banquette devant le tableau.

On le regarde beaucoup et je riais en pensant que tous ces gens-là n’iraient jamais chercher l’auteur