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JOURNAL

brûlures, il y a tant de choses ! Je les fais. Huile de foie de morue, arsenic, lait de chèvre. On m’a acheté une chèvre.

Enfin je me prolongerai, mais je suis perdue. Aussi j’ai été : trop tracassée. J’en meurs, c’est logique, mais c’est horrible. Il y a tant de choses intéressantes dans la vie ! Les lectures seules.

On vient de m’apporter Zola complet, Renan complet et des volumes de Taine ; je préfère la Révolution . de Taine à celle de Michelet. Michelet est nuageux et cotonneux et, malgré son parti pris du sublime, j’aime mieux la Révolution, après avoir lu Taine, que Michelet, bien que Taine ait voulu la montrer en laid, à ce qu’on dit.

Et la peinture ? Voilà où on voudrait croire à un bon Dieu qui vient et arrange tout !

Mardi 6 mai. La littérature me fera perdre la tête. Je lis Zola, entier. C’est un géant. Chers Français, c’en est encore un que vous faites semblant de méconnailre ! Je reçois de Dusseldorff la demande de graver et de publier mon tableau et aussi d’autres tableaux de moi, si je le juge convenable. C’est amusant. Mais moi, vous savez, je ne crois pas que c’est arrivé. En somme, oui, c’est un succès, on me l’assure ; on e le disait pas l’année dernière ; l’année dernière, il y a eu un petit succès d’artiste pour le pastel, mais cette année….. Seulement, ce n’est pas un coup de foudre. Non. Et si ce soir on m’annonce dans un salon, il ne se produira pas de mouvement, à Mercredi 7 mai.