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DE MARIE BASHKIRTSEFF.

sur la table et sur la tête des gens. Il est mort de vieillesse. Depuis hierj’ai passé deux heures avec lui, il se traînait vers moi et posait sa tête sur mes genoux. Ah ! je suis une jolie misérable avec mes sentiments tendres, Ah ! méprisable caractère, je pleure en écrivant et je pense que les traces de ces larmes vont me faire une réputation de bon’ceur auprès de ceux qui me liront. Je voulais toujours réadopter la malheureuse bête, et ça s’est toujours borné à un morceau de sucre et à une caresse en passant. Il fallait voir sa queue alors, cette pauvre queue coupée qui remuait, remuait, faisant comme un rond, tellement elle tournait vite. Il n’est pas encore mort le malheureux ; je l’ai cru parce que je ne le voyais plus.dans sa chambre, il s’était fourré dernière une malle ou un bain, comme à Vienne, et j’aipensé qu’on l’avait emporté n’osant pas m’en parler… Mais ce sera pour ce soir ou demain… T. Robert-Fleury m’a trouvée pleurant, je lui avais écrit pour lui deman ler quelque chose à propos des reproductions du tableau, el il est venu. Il parait que j’ai manqué signer un petif papier avec lequel on aurait pu empècher de reproduire mon tableau par d’autres et me faire un procès. Vous comprenez, je suis très fière de toutes ces demandes d’autorisation, et je serais fière même d’un procès.

Vendredi 6 juin. préoccupe beaucoup et j’ai peur que quelque chose en fasse rater l’effet. Je ne puis jamais croire à quoi que ce soit de bon… Ça se présente bien, mais il arrivera quelque chose, quelque empèchement. Il y a si longque je crie pour tout cela. Nous avons élé au Salon. Moi, pour voir le tableau Cetle soirée à l’Ambassade me