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DE MARIE BASHKIRTSEFF.

sible, il y a du reste comme sentiment dans les figures des choses trop banales, mais j’ai voulu aller vite. C’est que

coin qui est joliment bien venu… puis, et celui-là ne vaut rien. – Puis encore C’est que c’est très bien, un vrai joli tableau ! – Claire n’a pas fini son tableau, elle le finira d’après le mien. Je voudrais chanter ce que j’admire par-dessus tout ! J’admire les gens qui osent faire des observations. J’admire les gens qui voient que je travaille et qui me poussent le coude pour rire, sans aucune arrièrepensée méchante ou seulement malicieuse. Moi, quand je vois coudre Angélique, j’éprouve une espèce de respect et du reste jamais l’idée ne me viendrait de m’amuser ainsi.

c’est si drole ! — On se dit : Mais voilà un Comment oser ?… enfin, c’estincompréhensible. Mais qu’il y a donc de choses, bon Dieu, qui me choquent

!

Presque tous les vrais artistes, tous ceux qui travailIent sont comme moi.

J’admire aussi les gens qui mangent par bons gros morceaux des colelettes de mouton. composées de graisse et de sang.

J’admire les heureux qui avalent avec plaisir les framboises sans se soucier des petits vers presque inévitables l’on

y trouve toujours.

que Moi je les retourne toutes, de sorte que la peine est plus grande que le plaisir. J’admir

encore ceux qui peuvent manger outes

sortes de choses hachées, farcies et dont la composition échappe.

J’admire… ou plulôt j’envie les natures sinples, saines et habituelles… enfin.