— Par Dieu, je n’ai tué personne, répliqua l’homme.
— Tu as dit à ta femme : J’ai tué un homme ; et j’ai appris aussi que tu l’avais enterré sous ton lit :
L’homme lui dit :
— Jamais de la vie, je n’ai tué personne ; mais, avant sa mort, mon père m’avait exprimé un souhait et j’ai voulu voir s’il était sage ou non ; mais je n’ai tué personne.
— Quel souhait ton père t’a-t-il exprimé ? demanda le gouverneur.
— Mon père m’a dit trois paroles, et ces trois paroles se sont réalisées aujourd’hui.
— Quelles sont ces trois paroles ?
L’homme répondit :
— Ne fais jamais de présent d’argent à un soldat. — J’ai donné à ton soldat cinquante talaris en cadeau.
Mon père m’a dit encore :
— N’attends pas de prêt d’un pauvre qui est devenu riche. — J’ai emprunté à celui-ci cent talaris. Il m’a saisi aujourd’hui sur le chemin et m’a dit : — Si tu ne me rends pas mon argent sur le champ…
Enfin mon père m’a dit :
— Ne confie pas un secret à ta femme. J’ai dit à la mienne : — J’ai tué un homme et je l’ai