Page:Basset - Contes populaires d’Afrique, 1903.djvu/162

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s’y opposait. Alors le singe, par la permission de Dieu :

— Renvoie ta femme, dit-il, et prends-moi pour les deux fagots.

Et le bûcheron ayant éloigné la femme, s’éloigna avec le singe.

— Suivez-moi, ajouta celui-ci, et je vous ferai épouser la fille du roi.

Ils partirent pour le palais du roi. Or, celui-ci prétendait n’accorder sa fille qu’à celui qui lui en donnerait le poids d’or.

— Comment, disait le bûcheron au singe, voulez-vous que j’épouse cette princesse ? Où trouver un pareil poids d’or ?

Et le singe entra dans le palais, et ayant pénétré près de la princesse, il l’amusa par ses jeux et ses discours.

— On raconte, dit-il, que ton père ne veut te marier qu’en échange de ton poids d’or, est-il donc si riche lui-même ?

Et il voulut voir le trésor royal. La jeune fille prit alors une clef sous un coussin, ouvrit le trésor et le montra au cynocéphale Mais celui-ci observa la place de la clef et, à la nuit, ayant fait des vêtements de son maître un sac qu’il se pendit au cou, il se glissa sans bruit auprès de la princesse endormie, tira la clef de dessous le coussin et ouvrit le trésor, et il charria l’or jusqu’au matin. Avec