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de l’or, ils achetèrent des chevaux, des esclaves, un palais. Puis le bûcheron monta à cheval et s’en fut chez le roi.

Après être entré et s’être assis :

— Marie-moi ta fille, ô roi, dit-il.

— Peux-tu donc fournir un poids d’or égal à celui de ma fille ?

— Certes !

— Eh bien, apporte ton or, et si le poids n’y est pas, je te couperai la tête.

L’or fut apporté, et le poids ayant été trouvé juste, le bûcheron épousa la princesse et demeura avec elle dans le palais.

Et le bûcheron, pensant à sa fortune, se prit à rire. Alors la princesse :

— De qui riez-vous ? dit-elle en colère, est-ce de mon père ou de moi ?

Le bûcheron fut très embarrassé. Au matin, la princesse courut se plaindre à son père. Quand le singe vint trouver son maître, il le vit plein de trouble et lui demanda pourquoi il était ainsi. Mis au fait :

— Si le père vous interroge, dit-il, répondez-lui qu’ayant habité jadis le palais de briques d’or et d’argent, il vous a paru bizarre d’habiter aujourd’hui un palais de briques de limon.

Or. le roi manda son gendre, et celui-ci ayant fait la réponse indiquée par le singe, le roi, irrité