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— Partout où je parais, la pluie me succède, donc elle est ma cadette.

Les esprits de l’air écoutèrent leurs raisons et quand les deux rivales eurent cessé de parler, ils s’écrièrent :

— En vérité ! en vérité ! nous ne pouvons dire laquelle de vous est l’aînée ; il faut que vous soyez toutes deux du même âge.



LXXXV. — BATÉKÉ[1]

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LA PANTHÈRE, LE CHIEN ET LA TORTUE[2]


La panthère, la tortue et le chien avaient fait un village en commun, mais la disette régnait dans le pays. D’ailleurs, le chien courant la brousse pendant toute la journée, et la tortue dormant du lever au coucher du soleil, l’on n’avait pas fait de plantations.

Cependant le chien et ses petits criaient la faim, tandis que la tortue et les siens prospéraient. Il advint qu’un jeune chien vit une petite tortue qui mangeait un mangot sauvage. Celle-ci, in-

  1. Les Batéké habitent sur le bas Ogooué, dans le Congo français.
  2. Mizon, Conte du Bas-Ogooué. Revue des Traditions populaires, t. IV, 1889. Paris, Leroux, p. 648-650.